DIAPASON / Debussy, Préludes

Par leur épaisseur sonore, leur recherche expressive et leur fréquente gravité, ses Préludes, qui portent en eux quelque chose de lourd, de puissant et d'inquiet, sont la confirmation de ce qu'il faudra compter avec son intégrale.
Aux divagations géniales de Sanson François, à la sophistication de Michelangeli, au dépouillement de Ciccolini, au raffinement de Crossley, Jean-Louis Haguenauer oppose un dramatisme profond et contenu qui le rapproche de ce que faisait Arrau en ses termes. Surtout son goût pour les teintes sombres et les tempos retenus, ses efforts pour dissimuler le travail des doigts nous reposent du noir et blanc de pianistes plus fêtés ici.
L'équilibre entre d'une part l'extrême fidélité textuelle et d'autre prt l'empreinte personnelle dont Jean-Louis Haguenauer marque ces Préludes est exemplaire...

Étienne Moreau